Aucun message portant le libellé Livre. Afficher tous les messages
Aucun message portant le libellé Livre. Afficher tous les messages

vendredi 12 mars 2010

« Un barrage contre le Pacifique », p. 343-344

Non, ce qui avait compté ç'avait été ses gestes envers elle, la façon d'être de son corps envers le sien et la nouvelle envie qu'il avait eue d'elle après qu'ils eurent fait l'amour une première fois. Il avait sorti son mouchoir de la poche et il avait essuyé le sang qui avait coulé le long de ses cuisses. Ensuite, avant de partir, il avait remis un coin de ce mouchoir ensanglanté dans sa bouche, sans dégoût et avec sa salive il avait essuyé une nouvelle fois les taches de sang séché. Que dans l'amour les différences puissent s'annuler à ce point, elle ne l'oublierait plus. C'était lui qui l'avait rhabillée parce qu'il avait vu que manifestement, elle n'avait ni envie de se rhabiller ni envie de se relever pour s'en aller. Quand ils étaient partis il avait coupé un ananas pour l'apporter à la mère. D'une façon douce et fatale il avait séparé l'ananas du pied. Et ce geste lui avait rappelé ceux dont il avait usé avec elle.

« Un barrage contre le Pacifique », p. 73

Il avait très envie de la voir. Quand même c'était là l'envie d'un homme. Elle, elle était là aussi, bonne à être vue, il n'y avait que la porte à ouvrir. Et aucune homme au monde n'avait encore vu celle qui se tenait là derrière cette porte. Ce n'était pas fait pour être caché mais au contraire pour être vu et faire son chemin de par le monde, le monde auquel appartenait quand même celui-là, ce M. Jo. Mais c'est lorsqu'elle fut sur le point d'ouvrir la porte de la cabine obscure pour que pénètre le regarde de M. Jo et que la lumière se fasse enfin sur ce mystère, que M. Jo parla du phonographe.
– Demain vous aurez votre phonographe, dit M. Jo. Dès demain. Un magnifique VOIX DE SON MAÎTRE. Ma petite Suzanne chérie, ouvrez une seconde et vous aurez votre phono.
C'est ainsi qu'au moment où elle allait ouvrir et se donner à voir au monde, le monde la prostitua.

mercredi 10 mars 2010

« Le marché des amants », p. 222-223

C'est rare, c'est très rare. Moi je n'ai pas rencontré ça souvent dans ma vie. [...] C'est un sentiment de fraternité avec du désir.

jeudi 31 janvier 2008

Varia #3

  • «Astérix aux Jeux Olympiques» serait mauvais selon la critique. Oui bon, fallait s'y attendre hen! Moi je le voyais venir à 100 mille à l'heure. Déjà, c'est pas le même type qui fait Astérix alors moi bof, ça me tente un peu moins. Jamel n'y est pas non plus. La trame contraignante des jeux olympiques vient nécessairement alourdir le tout, déjà que c'est pas le meilleur album non plus. On se souviendra que le premier volet était nul de chez nul, alors bon. Et puis vous avez vu les previews? Pas le petit truc avec les armées qui font des formes là, mais la version longue, avec extrait. Si vraiment c'est celle-là qu'il passait dans les salles au cinéma, personne n'accourerait pour le voir.
  • Je redécouvre les joies de l'éclairage à la chandelle. Oui, en effet, avec la froidure, ça fait presque l'effet d'un succédané de foyer. Enfn, si on approche les mains oui. Mais bon, c'est aussi l'ambiance tamisée. Et puis, je sais pas, ça me relaxe énormément. Remarquez, moi le feu, j'ai toujours eu un faible. J'dois avoir des envies pyromanes refoulées en quelque part dans mon inconscient...
  • Si quelqu'un à un bon livre de littérature étrangère à mon conseiller, ayant pour sujet le thème du double, ou un thème qui rejoint de près ou de loin le couple, l'identité sexuelle ou le féminin/l'homosexualité comme composante de l'abject, ça serait vraiment apprécié. Je fais des recherches, mais dans l'abondance de choix, parfois c'est presque comme si il n'y en a pas du tout.
  • J'ai pris différentes résolutions tardives dernièrement dont un renforcement de ma grève, qui vient englober encore plus de truc, tenter de couper un peu sur ma consommation télévisuel afin de mieux me concentrer sur mes lectures, et puis vraiment essayer de briser un patern qui me suit depuis un bon moment déjà et qui me fait toujours vivre un esti de calvaire.
  • Depuis le temps des fêtes, je redécouvre Musimax et c'est un bon poste à écouter à temps perdu, exception faite des émissions Top 5 quelque chose, parce que c'est souvent la crème de la marde en musique. #1 est agréable pour la redécouverte d'anciens hits qu'on avait oublié. La panoplie d'émissions sur les stars est fort amusante.

mardi 4 décembre 2007

L'inspiration

Dans l'un des derniers épisodes de Fait ça court! à Télé-Québec, il y avait ce court-métrage qui était d'ailleurs très bon et qui est une sorte de réflection ou de conte moderne sur la création et l'inspiration artistique.

C'est en tombant sur un fragment de L'argent de Christophe Tarkos («L'argent sauve tes enfants sauve ta femme sauve ta famille sauve tes amis sauve ton nom sauve ton honneur sauve ta peau sauve ta santé sauve ton être dans ta peau sauve ta création sauve ton village sauve tes parents sauve ta sœur sauve ton frère sauve ta liberté de mouvement sauve ton droit de fumer de boire de manger sauve tes pantalons sauve tes voitures sauve ta parole sauve tes sacrifices sauve ton corps de tous les sacrifices l'argent est le don sublime.») lors de mon dernier cours que je me suis mise à écrire moi-même quelques trucs, ou fragments si vous préférez. Possiblement que ce sera les premiers filons d'un futur récit, qui sait.


J'ajoute donc ici quelques uns d'entre eux :

«Cette attitude très capitaliste inavouée à la "wannabe plateau" est justement tellement fortement ancrée dedans, tellement à la fine pointe de l'avant-garde urbaine qu'elle va lui préférer son futur proche, ______ la mal-aimée, avant les autres.»

«Le reflet de ton corps dans le mien qui ne le reflète pas du tout, la bancalité de cette ressemblance qui t'obsède (étonnement), la perte que ça génère dans ton temps et ton énergie quand, finalement, le problème ne s'y trouve pas. Fouiller la chair, c'est de notre temps, à cause de l'évacuation de l'existence de l'âme, réaction au religieux, à cause de la rationalité. C'est la seule valeur sûre et tangible, et organique, et donc incertaine et pourrissable. Mais rien ne s'y trouve. L'obsession des femmes à propos du vieillissement du corps s'explique en partie par le fait que c'est un point aveugle si facilement mis de l'avant lorsqu'on ne peut ou ne veut s'interroger sur sa pourriture interne, sa pourriture personnelle dans le sens de défaut de personnalité et de défaut d'âme, qu'on ne peut ou ne veut s'introspecter, se dépecer, se disséquer, s'équarrir, et finir par trouver le bobo pour bien le gratter jusqu'à ce que la gale recommence à saigner. Le corps, c'est le visible, c'est l'évident, c'est l'immédiat, c'est le présent ou la présence, le concret. On ne fait appel qu’à très peu d’efforts pour se soucier de la décomposition de son corps, il est là, sous nos yeux, et puis c'est conforme à la norme publicitaire, télévisuelle, socialement acceptable, commerciale, le pot - la crème, devenir membre chez Yves Rocher, tout ça...»

«La rondeur de mon corps n’est pas la rondeur de ton corps. Nos rondeurs ne sont pas du même monde, n’évoquent pas les mêmes choses, n’appellent pas les mêmes réactions, nous opposent même dans nos désirs et notre conception du beau. Mon corps, mes rondeurs se situent plutôt dans la grivoiserie, dans un rapport à la terre, dans une bestialité même, une animalité charnelle, un quelque chose de maternelle peut-être. Ton corps a des rondeurs modernes, des formes modernes, il évoque le moderne, le futur, la science-fiction même. C’est la rondeur idéale, le beau universel et approuvé comme tel. Ton désir des autres s’y fond d’ailleurs : tu aimes le beau universel et approuvé comme tel... [...] le beau des affaires, rangé et ordonné, le beau matérialiste, dans la possession ou la possibilité de l'avoir, le beau de la symétrie. Mais par le fait même de te positionner dans cet entendu social, ce consensus, ton corps est générique dans sa perfection. Il manque de candeur, d’expressivité. C’est un corps d’exposition, derrière la vitre protectrice à tout salissement du dehors et de de l’extérieur, voire même de l’interne, de la souillure et du déchet. Tu es une beauté immaculée, une beauté "Spik n' Span", une beauté bibelot qu’on ne doit surtout pas caser, qu’on range lors des partys alcoolisés.»

«Exprimer la sexualité est une chose que tu peines à faire. C’est trop sale pour que ça puisse s’imprimer sur ta peau. Comme si la surface de ton corps est enduit d’une huile protectrice qui empêche le sperme de s’y étendre ou de s’y coller, qui empêche le sexe de s’y matérialiser, de s’y transmuer ou de s’y transposer.»

dimanche 28 octobre 2007

Choses que je vais faire après la mi-session

  • le ménage
  • l'organisation de mon nouveau classeur (donc le triage de mes notes des dernières années)
  • l'organisation de mon placard de rangement
  • les lectures en souffrance que j'ai laissé tomber depuis quelques semaines déjà
  • aller voir comment se porte mes sims
  • peut-être un casse-tête pour ne pas perdre nos bonnes vieilles habitudes
  • aller voir cette pièce là
  • peut-être bien une partie de Civilization parce que ça me trotte dans la tête depuis quelques temps déjà

jeudi 25 octobre 2007

Ma crotte sur le coeur télévisuelle

En fouillant des mes favoris, je croise le liens vers le chronique de Nelly Arcan et alors je me dis : «Mais oui, elle a sûrement dû écrire sur le fameux incident TLMEP!». Certes. Et ça prouve tout à fait ce que je me m'évertue à dire depuis la diffusion. Et c'est aussi pourquoi je boycotte l'émission volontairement et consciemment depuis.

lundi 17 septembre 2007

De la médiocrité de l'intervieweur de TLMEP

J'ai parlé de Nelly Arcan auparavant à propos de son entrevue avec Christiane Charette. Elle est passé à Tout le monde en parle hier. Et franchement, l'émission d'hier m'a profondément fachée et déçue. Je ne crois pas tellement réécouter TLMEP avant que Jean Leloup y retourne. Parce que sérieusement, ça commence à être le culte du n'importe quoi. Ça avait déjà commencer l'année dernière à mon sens, mais bon, c'était moins flagrant qu'hier soir. Je ne sais pas si je dois blâmer les recherchistes ou l'animateur-producteur-concepteur ou les deux, mais l'entrevue était mal construite et mal documenté. Pour interviewer Nelly Arcan, il faut avoir une certaine connaissance de la littérature afin de bien amener le sujet au spectateur, de permettre à l'une des jeunes auteures les plus prometteuse du Québec d'expliquer sa démarche. Dès que c'était amorcer, il y avait Matte ou Turcotte ou même Lepage qui passait un commentaire obtus, presque niais, qui venait désamorcer le semblant de propos intelligent. L'émission d'hier soir, avec l'invité qui a suivi, soit le pianiste Tisseyre, semblait flotter dans la superficialité à l'os. Et c'était fortement désagréable. Je n'ai pas l'impression d'avoir appris, d'avoir compris quelque chose... Je n'ai pas non plus l'impression de vraiment avoir envie d'en parler le lendemain avec qui que ce soit parce que je trouve que c'était n'importe quoi. La seule chose que j'ai envie de dire est que c'était n'importe quoi. Je ne vois pas tellement en quoi ça rentre dans la mission de TLMEP de donner l'impression à son auditoire qu'il le prend pour un groupe d'imbécile. À mon sens, c'est le genre de position qui cultive l'imbécilité des masses, et je ne peux pas cautionner ça.

Pendant l'entrevue du pianiste, j'ai préféré écouter un vieil épisode de Friends au lieu de continuer à être déçu par un produit qui avait un semblant de qualité auparavant selon moi.

vendredi 13 avril 2007

Le Petit Prince

Je relisais ça, pour un cours, et puis ça m'a frappé. On en retient universellement la maxime suivante : «On ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux.» Je comprend, c'est bien beau et cute et tout ça. Et c'est vrai en quelque sorte aussi.

MAIS
On ne porte pas assez attention à ce qui vient après cette maxime dans le texte, et c'est une grande erreur à mon sens. C'est le renard qui continue à parler et ça va comme suit :
«C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.»
puis ceci :
«Les hommes ont oublié cette vérité[...] Mais tu ne dois pas l'oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose...»

C'est drôle parce que je tiens le même discours depuis quelques temps. Parce que je réfléchissais aux étranges discours que j'ai reçu de la part de quelques hommes depuis mmm à peu près 3~4 ans je dirais. Et la majorité d'entre eux n'ont pas encore compris ce principe pourtant si simple. Mais je crois que c'est une question de génération. On oublie de plus en plus, au fil des années, qu'un droit, c'est bien beau, sauf que ça vient généralement avec un devoir. Enfin, c'est pas l'analogie la plus précise, je l'avoue, mais l'essentiel de mon propos est tout de même là...

Et c'est peut-être bien pour ça que je ne pourrais que très difficilement suivre les résolutions que je me suis donnée à moi-même dernièrement, du moins, pour un pan de celle-ci. Mais c'était la résolution la plus foireuse, qui consistait en fait à me donner le droit de transgresser mon propre système. Et donc, hop, il n'existe plus. Parce que, à mon sens, un des accomplissements personnelles qui devrait être en tête des priorités de tous et chacun est de tendre vers l'amélioration de soi. C'est limite moralisateur tout ça, je l'avoue, mais bon, je le fais jamais, et je le referai probablement pas.

mardi 20 mars 2007

Un gars, une fille

Pris dans Crimes et chatouillements d'Hélène Monette

« La chanson de Serge Lama a été écrite par une fille. Lama l'a endisquée par erreur parce que l'erreur est humaine.
Un gars qui a mal à la tête doit subir dans les plus brefs délais une série de tests de dépistage au moyen d'encéphalogrammes complets. Une fille qui a mal au coeur devrait se poser des questions sur son taux élevé de psychosomatisme chronique. Un gars qui boit, boit. Une fille qui boit, s'enfarge. Un gars malade est souffrant. Une fille malade est une fille.
Le premier jour, Dieu créa l'homme. Le deuxième jour, la fille. Le troisième jour, Dieu créa l'hôpital. Le quatrième jour, l'ambulance. Le cinquième jour, le gars conduisait l'ambulance.
Un gars qui dort récupère. Un ange passe à travers des nuées de confettis jolis. Une fille ne dort pas. Une fille a les yeux rouges et le reste du temps elle se maquille.
Une fille triste est psychopathe ou tout au moins alcoolique et paranoïaque. Un gars a du chagrin, il en a gros sur le coeur. Le ruisseau de ses larmes conduit à la mer de ses naufrages. C'est de toute beauté tellement c'est maritime, mais c'est bien triste.
Un gars consolé vaut mieux qu'un gars qui pleure. Une fille qui pleure va voir ailleurs.
Derrière chaque femme, il y a une clinique, un Jean Coutu rempli d'antibiotiques, un médecin d'âge mûr qui ne sourit plus beaucoup, une vie parsemée de champignons, d'ostéoporose, de dépressions, d'otites, coliques et oreillons. Devant chaque femme, il y a un monde rempli de mauvaises nouvelles, de maladies nouvelles et d'hommes nouveaux.
Le sixième jour, l'ambulance brûlait les feux rouges.
Un gars parle, une fille fabule. Un gars s'exprime, une fille rush. Un gars discute, une fille se tait.
Un gars prend la porte. Un fille prend froid. Un gars expose les circonstances particulières d'événements fâcheux. Une fille chiâle.
Une fille qui chiâle ne devrait pas faire ça. Ce n'est pas joli. Un gars qui se plaint est un brave type au fond, COME ON.
Une fille est un gars et un gars est une fille, ça dépend des fois.
Une fille compte ses jours, un gars compte sur une fille. Un gars a des aventures, une fille trompe son chum. Le petit ami pique une colère, la fille appelle sa mère, mange du chocolat et exagère.
Un gars qui trouve une fille tordue est un homme éclairé qui use de discernement dans les choses de la vie, un apôtre de l'amour infini qui bat des mains quand on l'aime. Qui bat. Qui bat?
Un gars pense en utilisant son cerveau droit et son cerveau gauche à pleine capacité toute la journée. Une fille divague, invente, s'imagine des choses la plupart du temps. Une fille donne trop d'explications mais n'est pas bonne dans les éclaircisements. Une fille trébuche dans le noir. Une fille est folle à lier lorsqu'elle parle démesurément de ce qu'elle veut vraiment.
Un gars ne se gêne pas pour se montrer intelligent, il sait quoi dire et quand. Une fille est décontenancée. Point.
Derrière chaque grand homme, il y a une petite femme, boulotte ou anorexique, qui ne réussit pas dans la vie. Dedans chaque homme, il y a au fond, bien au fond, très profond, une femme, qui n'est ni la sienne ni l'obsédante fille aux collants noirs baisée un soir. Dedans chaque homme, il y a une femme qui n'est pas là quand on l'appelle, parce qu'il y a peu d'appelées et pas d'élues.
Un gars qui n'aime pas qu'on parle des gars est un gars. Un gars qui parle des filles est un vrai gars. Une fille qui est en forme fonctionne. Une fille qui fonctionne, c'est l'fun. Une fille le fun parle beaucoup aux gars. Un gars s'en aperçoit et n'aime pas que la fille soit partout à la fois, car Dieu s'est fait homme et Marie-Madeleine a été créée pour pleurer et laver les pieds.
Un gars compliqué est un gars qui n'a pas encore compris qu'il n'a pas à s'en faire. Une fille compliquée est une fille normalement constituée. Une fille normale est une fille plate, par définition. Mais une fille normalement constituée peut toujours s'essayer. Rien de l'y empêche...
Un gars aime une fille, une fille aime un gars, ça dépend des mois.
Dedans chaque femme, il y a des visions, des racontars, des fabulations. Des histoires. Un long cortège d'ambulances, des sorcières en cendre et de l'amour. De l'amour, pourtant. De l'amour brûlant. »

***

Ouais, et à tout cela, peut-être que je rajouterais ceci : « Un gars philosophe et réfléchit sur le sort du monde. Il se pose des questions existencielles et importantes. Une fille fantasme sur un gars et pense à ses problèmes de couple. »

lundi 5 mars 2007

Marie Uguay

Je l'aime pas. C'est tout.


Edité le lendemain à 14h
Je l'aime pas c'est vrai... sauf pour ceci :
«À chaque pensée je te refais l'amour avec le même gémissement dans le ventre, avec le même abandon du monde dans nos yeux.»

vendredi 23 février 2007

Pot-pourri de citations #4

Elles viennent toutes de Va Savoir de Réjean Ducharme :

«Raïa qui connaissait bien le sujet appelait ça le plateau : un niveau de désir où la tension se noue au lieu de se résoudre et s'enflamme en énergies qui le font brûler sans le consumer. C'est une ébriété, où la soif grandit, dégénère en abîme...»

«Tu me manques à ce point que le vide à ta place a un poid qui se blottit contre moi, des mains qui me font frissonner.»

«Comment peut-on être avec la même voix aussi sentimental et aussi génital, ou comment peut-on être autrement?»

mardi 6 février 2007

Pub

Je fais circuler le recueil de Patrick Lafontaine entre les mains de mes amis (ben en fait, plutôt de mes amies pour l'instant) et puis ça me réjouit parce que tout le monde aime et donc, non seulement je partage mon plaisir avec d'autres, mais en plus je fais de la publicité pour un auteur qui est plutôt méconnu (et pourtant, il mérite d'être reconnu).

jeudi 1 février 2007

Un peu d'amour en ce jeudi soir

J'aime beaucoup l'image, beaucoup. Et donc comme promis, pour rester dans le ton, voici un extrait qui est particulièrement bon dans le recueil de poésie de Jacques Brault que je dois lire pour mon cours du lundi PM. Ça vient du poème «De nulle part» :

[...]
Reviens je t'attends je te guette à l'orée de la démence
Au premier bruit à la première lueur
Je crierai je le sais poussant un corps d'engoulevent
vers toi dans mon cri

Je t'aime oui oui ce sont les mots toujours les mêmes mots ceux du petit matin mouillé d'ennui ceux de la chair qui dodeline et s'enfante au sursis

Les mots de la petite mort dans l'hébétude les mots où l'on couche où l'on dort et ceux qui restent quand tous les autres sont partis

Ceux par qui j'espère encore et toujours ceux par qui je me lève et je marche à la porte où cogne la clarté
[...]



Ah le jeudi soir hein!

Non mais simplement, c'est que depuis quelques jours, j'ai cette image, cette envie latente... vous savez, lorsqu'on veut tellement rien manqué de la jouissance de l'autre qu'on se fouette pour garder les yeux ouvert le plus longtemps possible. Je sais pas, c'est spécial. Et ce que j'ai vu alors me trotte dans la tête. Le mouvement de tête, l'expression, tout ça. C'est précieux et rare comme image, peut-être que je devrais l'économiser. J'ai peur d'oublier les détails à force de me souvenir, parce que le souvenir et l'imagination sont trop près l'un de l'autre pour que l'un ne parasite pas l'autre un peu... beaucoup... voire trop.

jeudi 18 janvier 2007

King Kong Theorie

Livre récent de Virginie Despentes, que je ne connaissais pas avant cela. C'est bien, ça me fait réfléchir à un tas de truc. Et puis ça a un lien avec un de mes cours à l'université. Mais bon, je peux pas dire que j'adhère à 100%. Sauf que je le conseille à la femme d'aujourd'hui. Je ne citerai pas parce que ça pourrait être long et exhostif, mais ça vaut le détour. Quoique, peut-être veut-il mieux attendre que les bibliothèques le commande, ça coûte un peu cher mine de rien pour un livre.

jeudi 21 décembre 2006

L'art du roman de Milan Kundera

Voilà mon passage préféré :

BANDER."Son corps mis fin à sa résistance passive; Edouard était ému!" (Risibles amours) Cent fois, je me suis arrêté, mécontent, sur ce mot "ému". En tchèque, Edouard est "excité". Mais ni ému ni excité ne me satisfaisaient. Puis, tout d'un coup, j'ai trouvé; il fallait dire : " Edouard banda ! " Pourquoi cette idée si simple ne m'est-elle pas venue plus tôt? Parce que ce mot n'existe pas en tchèque. Ah, quelle honte: ma langue maternelle ne sait pas bander ! A la place de "bander", les Tchèques sont obligés de dire: sa bitte* s'est mise debout. Image charmante mais un peu enfantine. Elle a pourtant donné cette belle tournure populaire: " Ils étaient là, debout comme des bittes. " Ce qui, dans l'esprit tchèque, sceptique, veut dire: Ils étaient là, debout - étonnés, penauds, ridicules.


Ahlala, Kundera, je t'aime tant!