mardi 15 février 2011
Mensonge romantique et vérité romanesque, de René Girard. p. 182
Le sujet ne faisait rien, déjà, dans le désir « ordinaire », qui ne dût, en fin de compte, se retourner contre lui mais, entre ses malheurs et son désir, l'ignorant ne percevait aucun rapport. La masochiste perçoit le rapport nécessaire entre le malheur et le désir métaphysique ; il n'en renonce pas pour autant à ce désir. Par un contresens plus remarquable encore que les contresens antérieurs il va choisir, maintenant, de voir dans la honte, l'échec et l'esclavage non pas les conséquences inévitables d'une foi dans objet et d'une conduite absurde mais les signes de la divinité et la condition préalable de toute réussite métaphysique. C'est sur la faillite elle-même que le sujet assoit, désormais, son entreprise d'autonomie ; c'est sur l'abîme qu'il fonde son projet d'être Dieu.
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