lundi 7 août 2006

4h30 à 5h00

Et même un peu au delà. C'est le moment le plus insupportable de la journée. Non pas à cause que c'est horriblement tôt. C'est une question de chaleur corporel. La couleur du ciel est atrocement insupportable s'il n'y a pas quelqu'un à regarder sur l'oreiller à côté de la vôtre. Et ce même si la raison pour laquelle vous êtes debout à cette heure à un lien avec un départ quelconque vers un milieu de travail ou votre chez soi. L'important, c'est que même si vous partez, l'autre personne elle reste là. C'est comme un coussin sur lequel l'âme peut se reposer un peu au début (voire même au pré-commencement) de la journée. Il fait chaud dernièrement, mais personnellement, rien à voir. J'ai froid à l'intérieur de moi-même

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Ça fait quelques jours que je me couche à cette heure-là, et je serais prêt à gager avec toi que c'est encore plus déprimant que de se lever. Parce que quand tu t'écrases sur un divan à 5h du matin sans t'endormir, tu te dis justement que certaines personnes, qui valent probablement mieux que toi, se lèvent pour le boulot. Alors que moi, je repousse le moment de la dernière cigarette, et le soleil me réveille à 10h en brûlant mes yeux. Je me bois un Coke, j'allume une autre clope et je me rappelle que je suis un foireux dépressif angoissé et névrosé. Pas même Tolstoï n'arrive à combler ce vide, et je suis trop paresseux pour l'attraper, placé là sous le vieux cendrier puant. J'ai une nouvelle à terminer, un emploi à chercher, des restes d'ambition et beaucoup d'illusions perdues, comme les aimais Balzac. Et je sais pas à quel point je serais plus heureux de me réveiller à côté de quelqu'un. J'aurais peut-être l'impression d'être moins vide, mais en même temps, je m'évite la paranoïa quand elle a l'air distante, le petit mal de ventre, toutes ces conneries que personne ne devrait vivre. Et y'a toujours l'ex, pas loin dans un coin, prêt à sortir au mauvais moment. Qui voudrait de ça, pour un peu de bonheur le matin? Qui voudrait vraiment se faire bouffer les trippes par une vermine invisible, qui part du coeur et qui se distribue dans tes veines jusqu'à ce que seule l'envie de les ouvrir ne subsiste dans ton esprit? Parce ce que je n'ai pas la certitude qu'elle sera toujours là demain. Elle ne 'attendra pas, car personne n'attend. Nietzsche disait que si l'on plonge longtemps son regard dans l'abîme, l'abîme finit par regarder en nous. Et c'est à trop plonger, le matin à 5h, dans l'abîme de ses yeux, qu'elle finit par voir qu'au fond, on n'est pas grand-chose, et que les matins suivants, on étreint l'oreiller sur lequel elle a dormi, en pleurant, en versant des larmes en sachant que son odeur, ce matin encore bien imprégnée, disparaîtra comme elle, à jamais et pour toujours.